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mercredi 28 juillet 2010

The Quiet Book & The Loud Book!


The Quiet Book, de Deborah Underwood, illustrations de Renata Liwska, Houghton Mifflin Books for Children (Avril 2010)


Je vous dis tout d'abord que je talonne Renata Liwska depuis quelques temps: dès que, par un heureux hasard, je suis tombée sur son blog et je suis tombée amoureuse de ses illustrations. Sa manière de représenter les animaux a un certain goût retro et nostalgique, une douceur apaisée qui me fait souvenir le parfum d'instants évanouis dans le temps... Des mémoires de moments précieux, liées aux sens plus qu'à des souvenirs précis: comme lorsque on marche dans une rue et, soudain, les narines se dilatent, fatalement enchantées par cette odeur, oui, cette odeur dont on avait perdu mémoire jusqu’à cet instant, cette odeur qu'annonce des retrouvailles inattendues!

L'auteur de ce livre est parti d'une idée simplement géniale: combien de silences connaissons-nous? C'est bien vrai, il y a plusieurs sortes de silences: il y en a un délicat, un silence menaçant, celui douce et intime, celui qui te fait endormir...

Et bien, non seulement ce livre fantastique s'est placé à la cinquième place du classement des meilleurs livres pour enfants du New York Times, mais il aura bientôt une suite titrée



THE LOUD BOOK!





Je ne me tiens pas dans ma peau!

Pour ceux entre vous qui ont envie d'approfondir, voici quelques recensions sur THE QUIET BOOK, en anglais:

Seven Impossible Things Before Breakfast - http://blaine.org/sevenimpossiblethings/?p=1924 vous pouvez voir aussi quelques tableaux du livre an avant-première, comme d'habitude Jules est incomparable: A LIRE ABSOLUMENT!

Bookie Woogie - http://bookiewoogie.blogspot.com/2010/05/review-67-quiet-book.html très amusant!

The Picture Book Junkies - http://pbjunkies.blogspot.com/2010/04/quiet-book.html

Kidoinfo - http://kidoinfo.com/ri/the-quiet-book-is-a-new-classic-for-bedtime/

Lesa's Book Critiques - http://lesasbookcritiques.blogspot.com/2010/06/quiet-book-by-deborah-underwood.html

Fizzwhizzing Flushbunker - http://fizzwhizzingflushbunker.blogspot.com/2010/05/get-this-book.html

Books for Kids - http://booksforkidsblog.blogspot.com/2010/06/softly-softly-quiet-book-by-deborah.html

 
 
Je vous mets aussi:

Le Blog de Renata Liwska, l'illustrateur: http://renataliwska.blogspot.com/
 
et le site de Deborah Underwood, l'auteur: http://www.deborahunderwoodbooks.com/

Boom de Mark Haddon

Aujourd'hui je vous parle d'un de mes auteurs préfères: Mark Haddon. Oui, lui, celui de "Le Bizarre Incident du chien pendant la nuit".

Je ne vais pourtant pas vous parler de ce livre, mais plutôt de BOOM!



Je sais, je suis en retard: en effet le livre a été publié à la fin de 2009 voire, à être précis il est sorti la première fois en 1992, car Boom est la re-édition de Gridzbi Spudvetch! publié à ces temps par Walker Books Ltd.

La nouvelle édition du livre a été publiée par David Fickling Books (3 septembre 2009) et se compose de 208 pages. Le texte a déjà été traduit en Italie, par Giulio Einaudi Editore, à la fin de 2009 dans la collection Supercoralli. Voici la couverture italienne:



A ce que je sais, il n'y a pas encore une édition en langue française.

Mark Haddon, s'il était jamais nécessaire, confirme son talent: c'est un écrivain incroyablement talentueux, ironique, capable de jouer avec les mots et - dans ce cas spécifique - d'inventer une nouvelle langue et un scénario surréel qui nous transporte dans une dimension parallèle. Le livre est vraiment beau, bien structuré, le protagoniste bien tracé. C'est un texte à plusieurs niveaux de lecture, il est pourtant convenable pour des lecteurs de plusieurs âges... même à ces adultes sans préjugés envers la littérature jeunesse!

Mais qui, si non l'auteur lui-même, peut vous expliquer son oeuvre? Ecoutons-le:






Vous n'êtes pas encore convaincus? Ma signalisation ne suffit pas? Aucun problème, vous voici une série de.....

recensions en italien:


et en anglais:



Si vous souhaitez approfondir la connaissance de l'auteur, voici le site de Mark Haddon: http://www.markhaddon.com/

Bonne lecture à tous!

mardi 27 juillet 2010

Big Red Lollipop



Big Red Lollipop, de Rukhsana Khan, illustrations par Sophie Blackall, Viking Children's Books, mars 2010.

Je suis fille unique je n'ai pourtant pas fait expérience de ce que signifie avoir un frère où une sœur, toutefois je connais très bien les petites insolences quel les enfants se font entre eux, c'est la raison pour laquelle j'ai autant aimé ce beau livre de Rukhsana Khan.

Mais laissons les détails autobiographiques, la vraie raison pour laquelle j'ai choisi ce livre est double: premièrement l'auteur a une histoire personnelle très intéressante, cruelle, toujours actuelle et bien présente dans les livres qu'elle écrit; deuxièmement j'aime particulièrement l'illustrateur de cet album, Sophie Blackall, malheureusement en Italie elle n'est pas autant connue qu'il ne faudrait.

Rukhsana Khan naît au Pakistan, à Lahore, mais sa famille se déplace en Angleterre avant et au Canada après. C'est juste dans le pays du sirop d'érable et des Cascades Niagara, que la petite Rukhsana et sa famille furent obligés de subir les pires humiliations à cause de leur différence ethnique, tant que l'auteur nous raconte qu'elle n'eut d'amis pour très longtemps et, par conséquent, d'avoir trouvé refuge dans la lecture. Carrément elle affirme que c'était ces difficultés à faire d'elle l'écrivain d'aujourd’hui. Certainement des événements pareils ont du marquer sa vie pour toujours, et toutefois ceci ne semble avoir laissé aucune trace de rancune en elle, comme le protagoniste de Big Red Lollipop, Rubina.

Sophie Blackall vient d'Australie, maintenant elle vit et travaille à New York. Nous ne savons pas grande chose à propos d'elle, sauf que dans son Missed Connections* elle s'amuse à nous donner des petites polaroids de vie urbaine, qu'elle aime collecter de tout un peu et que son atelier est assez chaotique. Nous savons aussi que, à part son passé dans une boutique de chaussures et après dans une fabrique de robots, elle a récemment collaboré avec le pop star Mika pour la réalisation du livre accompagnant ses Songs for Sorrow et à partie des illustrations pour The Boy Who Knew Too Much. Elle a aussi illustré la couverture du merveilleux When you reach me, le dernier romans par Rebecca Stead, à laquelle la première illustration de Big Red Lollipop paraît prendre inspiration (comme le fait justement noter Besty Bird dans son blog A Fuse #8 Production).

Comment deux mondes aussi lointains ont pu se rencontrer, donnant vie à ce très bien réussi album illustré, est un mystère que je suis contente de ne pas pouvoir dévoiler. Enfin, ce qui importe le plus dans ce post c'est Big Red Lollipop: l'histoire de deux sœurs et d'une fête d'anniversaire. L'histoire de Rubina - l'aînée - qui aime garder les choses pour les goûter au bon moment, et de Sana - la cadette - qui arrive en guise de tremblement de terre emportant tout ce qu'elle rencontre sur sa route, sans jamais se soucier des effets de son comportement. Mais c'est aussi une histoire de pardon, de compréhension et de fraternité, dans le sens le plus ample du mot.

Les illustrations de Sophie Blackall sont aimables, comme d'habitude délicates et raffinées, sur un fond blanc. Centre des illustrations l'habilité de l'artiste de capturer les expressions des personnages, Blackall parait leur faire exprimer bien plus de ce que le texte raconte, soulignant le non dit, étendant les thèmes traités par l'auteur.

Bref, un album à ne pas perdre.

Vous pouvez lire quelques intéressantes recensions, en anglais, sur les pages suivantes:

The Planetesme Plan - Blog http://planetesme.blogspot.com/2010/06/big-red-lollipop-picture-book.html
Kids Lit - Blog http://kidslit.menashalibrary.org/2010/03/09/big-red-lollipop/
A Fuse #8 Production - Blog http://blog.schoollibraryjournal.com/afuse8production/2010/05/14/review-of-the-day-big-red-lollipop-by-rukhsana-khan/

Je vous signale aussi deux interviews avec l'auteur, toujours en Anglais:

Magazine CM de l'Université de Manitoba - http://umanitoba.ca/outreach/cm/profiles/khan.html
et Papertigers - http://www.papertigers.org/interviews/archived_interviews/rkhan.html


Voici aussi les links au site et blog de Rukhsana Khan, l'auteur:

Site - http://www.rukhsanakhan.com/index.html
Blog - http://blog.rukhsanakhan.com/

et site et blogs de Sophie Blackall, l'illustrateur:

Site - http://www.sophieblackall.com/
Blog - http://www.sophieblackall.blogspot.com/
*et Missed Connections autre Blog - http://missedconnectionsny.blogspot.com/ (à feuilleter si vous aimez les petites histoires métropolitaines!!!!)


Voilà une petite sélection parmi les livres que Sophie Blackall a illustrés:









































lundi 26 juillet 2010

L'Herbier d'Emile Vast


    

L'Herbier, d'Émile Vast, Editions MeMo, 19 juillet 2009


Il y a des livres dont j'aurais voulu vous parler auparavant, et non seulement en vitesse, mais la somme de plusieurs événements me l'ont empêché, jusqu'à maintenant. Je me prendrai donc mon temps, dans ces jours de fin juillet, pour vous passer des petites mises à jour que j'espère vous trouverez d'intérêt.

Ce matin je désire vous parler de ce texte, sorti il y a un an désormais, pour les Editions MeMo de Nantes, dont je vous invite à découvrir le merveilleux catalogue.

Il s'agit d'un herbier, un petit abrégé d'inspiration médiévale, même s'il n'est pas exclusivement scientifique, dédié aux arbres feuillus européens. Un petit chef d’œuvre de style, composition et graphique: sur la double page nous voyons sur la gauche une silhouette de la feuille complétée par une description, sur la droite une illustration représentant une branche avec ses bourgeons, ses fleurs et fruits. Le style sobre et élégant rappelle l'art japonais, qui transparaît aussi dans l'utilisation scrupuleuse et délicate de la couleur.

C'est un album où nous lisons, à côté de notions plus pratiques telles que les différentes utilisations des bois obtenus par chaque arbre, des anecdotes liés à la mythologie. Avec des contes brefs, de non plus de trois lignes, qui nous poussent à aller chercher nos vieux livres de mythes et légendes. Des histoires qui nous font réfléchir sur ce que nous perdons chaque jour en nous éloignant de la nature et des racines, peu importe si c'est les racines des arbres où les nôtres, car elles sont indissolublement liées les unes aux autres, comme ce livre splendide nous l'enseigne.

Ce n'est pas un hasard si L'Herbier a obtenu, pendant la Foire du Livre de Bologna de cette année, une très bien méritée mention parmi les livres de non-fiction. Je vous mets ici la motivation du jury en anglais:

"Emilie Vast has created an authentic, scientific herbarium. Hers is a clear, almost stark, style infused with poetry. We are shown the leaves of European species and at the same time learn much about Art Nouveau. We see how Western culture was, and remains, imbued with Japanism and how blending the two can produce exquisitely spare illustrations. Each plate is a typographical pearl, uncluttered and austere. Yet the herbarium also alludes to the enormous complexity behind the art of classifying the natural world. As well as recognizing plant species, children here learn respect for the environment around them."* (source le site officiel de la Foire de Bologna: http://www.bookfair.bolognafiere.it/en/boragazziaward/vincitori#non_fiction)

Que dire encore? Le livre a été publié en italien aussi, dans le mois de juin, pour les Editions Salani (si je me souviens bien).

Vous pouvez lire quelques intéressantes recensions dans les pages suivantes:

Lecture & Cie: http://leslecturesdemarie.free.fr/Litteraturedejeunesse/Recapitulatif/lherbierdemilievast.html

De suite les links pour mieux connaître l'auteur du livre:

Site en construction - http://emilievast.com/
Blog sur Myspace - http://blogs.myspace.com/emilievast 

Pour le moment c'est tout!



* « Avec un art en même temps clair et sévère, nette et pétrie de poésie navrée, Emile Vast compose un véritable « herbier » qui se propose avec la clarté de l’authentique répertoire scientifique. Nous connaissons, donc, les feuilles d’Europe, mais nous apprenons en même temps beaucoup de nouvelles sur l’Art Nouveau, nous voyons comme l’occident aima et aime encore le Japonisme, nous apercevons l’exigence du style toujours confirmée dans la splendide essentielle synthèse ici ouvrée. Un style aéré et sévère, faisant de chaque page un joyau typographique, et pourtant l’herbier fait allusion à la grande complexité d’une classification, il apprend à reconnaître, à retrouver, à respecter. »

mardi 6 juillet 2010

La Governante di Osmont

Regret ou remords, lequel est pire? Vieux problème et interprétation très personnelle de l'existence.

Pas que M. Tapinois ait eu le choix, car il s'est retrouvé, malgré lui, dans des beaux draps: par erreur, pendant qu'il se préparait à affronter un duel, il a tué sa gouvernante.

Remords pourtant, et sens de culpabilité, s'emparent lentement du presque-jeune, presque-vigoreux, presque-intéressant et, surtout, totalement célibataire M. Tapinois!

Ainsi commence le nouvel album illustré de l'éditeur Orecchio Acerbo pour la collection Lampi.










La Governante, d'Edouard Osmont, illustrations de Sara Gavioli, Editeur Orecchio Acerbo, juillet 2010



Un policier? Pas exactement. Un Thriller alors? Presque... Une histoire surréelle pourrait lui aller mieux, avec une touche d'humour noir, une pincée de grotesque et plein d'ironie. Si ces ingrédients titillent votre fantaisie alors, à partir de demain, vous pouvez courir l'acheter!

La Governante est un album parfait pour ces jours de canicule étouffante, il gèlera le sang dans vos veines pour un prix absolument modeste.... Assez maintenant avec ce ton badin, passons à des manières plus convenables et sérieuses et analysons ensemble ce beau volume!

Commençons avec quelques mots sur l'auteur, dont le fantasme parait avoir persécuté les pauvres éditeurs jusqu'à qu'ils n'ont publié le livre!

Edouard Osmont, connu aussi comme Blaise Petitveau, est devenu un auteur-fantôme de la littérature française entre la fin du dix-neuvième et le début du vingtième siècle. De lui nous savons qu'il était assidu du Chat Noir, à Montmartre, avec un nourri groupe d'artistes et écrivains parmi lesquels Alphonse Allais; nous savons aussi qu'il avait contribué à des Magasins tels que Le Rire, Le Sourire et Fantasio pour lesquels, entre autres, collaboraient aussi Henri de Toulouse-Lautrec (lui aussi notoire habitué du Char Noir) et Pierre Henri Cami (incroyable écrivain, lui aussi pas trop renommé mais tout de même plus connu qu'Osmont. Fameux, entre autre, pour Les Aventures de Loufock-Holmès, claire parodie de Sherlock Holmes).

Osmont reste pourtant un personnage énigmatique, enveloppé d'une brise de mystère et, jusqu'aujourd'hui, même par une épaisse toile d'araignée que - pour notre bonne chance - Fausta et Simone* ont décidé d'ôter.

Son style est raffiné, passionnant, avec un beau sens du rythme et une implacable scansion du temps:

la gouvernante est tuée (Bang! Le coup résonne dans nos têtes)




et pour le pauvre M. Tapinois le cauchemar commence, quoi faire? Avouer? Peut-être cacher le cadavre dans une malle est la solution la meilleure...




Partant avec une allusion voilée à l'absurde, tout en gardant un balancement élégant et aimable avec le réel, Osmont passe enfin à l'absurde le plus paradoxal et sans retenue.

Le cadavre de la gouvernante disparaît (Bang! autre coup qui résonne dans nos esprits)


mais la gouvernante n'est pas encore prête à abandonner M. Tapinois: elle apparaîtra à nouveau dans un amusant tourbillon d'objets brisés et de peur montante/ascendante. Horreur! Le pauvre M. Tapinois n'arrive à trouver abri nulle part, le cadavre se montre à nouveau, menaçant, dominant jusqu'à quand...




Aha, ce ne sera pas moi à dévoiler le final du livre!

Le illustrations de Sara Gavioli sont splendides: soignées, toujours pertinentes, avec un goût retro qui bien épouse le texte et l'auteur dont elles se réfèrent, et pourtant elles sont aussi actuelles. La grande recherche que Sara a conduit afin d'obtenir un résultat pareil est évidente: nous la percevons dans les détails, dans les prises de vue désuètes, dans le décor scrupuleux. Je pense par exemple à la pendule, aux cartes de jeu où elle cache des petits indices, à l'utilisation des silhouettes et aux habiles jeux d'ombres. Parfait aussi le choix chromatique des tableaux que, s'il était encore nécessaire, révèlent encore plus l'originalité et l'unicité du talent de Sara. Si vous êtes curieux et vous en voulez savoir plus sur Sara, vous pouvez lire l'interview que je lui ai faite le mois dernier: vous y trouverez tout ce que vous auriez voulu savoir, même les détails les plus terrifiants! D'accord, je plaisante...

Que dire? Encore une fois un choix courageux pour Orecchio Acerbo, un choix cultivé, singulier, contre-courant. Encore une fois à Fausta et Simone va mon merci personnel pour l'excellence qu'ils n'arrêtent jamais de porter à notre attention.


* Fausta et Simone sont les éditeurs.

samedi 3 juillet 2010

Goal - Album Illustré

Je ne suis pas une grande sportive, je ne suis même pas un supporter, et je n'aime pas le football.

Je déclare tout d'abord que je n'ai aucune intention d'offenser les sentiments de ceux qui, en supportant une équipe, mettent toute la passion dont ils sont capables. J'ai la conviction que beaucoup de supporteurs, en premier mon père, retrouvent dans le foot un mixe de mémoires d'enfance et d'empathie viscérale avec ces onze joueurs (ils sont onze n'est ce pas?) ensuivant la balle pour les 90 ou plus minutes de jeu.

Ce soir je voudrais vous faire connaître un livre que, je pense, symbolise l'essence de l'esprit sportif: un esprit que, à ma modeste opinion, s'est un peu perdu dans notre pays. Je crois que cela c'est le symptôme de plusieurs facteurs allant bien au-delà du football, ce qui nécessiterait l'écriture d'un manuel de sociologie.

Je me limite pourtant à vous présenter ce petit chef d’œuvre...



Goal, de Mina Javaherbin, illustrations d'A.G. Ford, publié par Candlewick Press (13 avril 2010)


Comme vous le pouvez bien déduire de la couverture, cet album est situé en Afrique, en Afrique du Sud pour être précis. Un groupe de gamins d'un bidonville joue un match pressant, toujours en alerte, prêts à défendre leur trésor: la balle. Là où la pauvreté règne souveraine, une balle est un vrai trésor pour quiconque, car elle représente un luxe: le luxe de pouvoir jouer, de pouvoir être - pour une fois - simplement un enfant. Le message me parait fort, net et éclairant. Je crois que tous les enfants vivent le foot comme un moment de pure joie, d'agrégation, de jeu simplement, à plus forte raison ces enfants qui n'ont pas beaucoup.

Je n'ai jamais été un fan des illustrations hyper-réalistes et pourtant il y a, dans les tableaux à l'huile d'A.G. Ford, quelque chose de définitivement séduisant, de magique oserai-je dire: pour cette habilité dans la reproduction des expressions des personnages, pour la sinuosité des mouvements, pour la reproduction de l'atmosphère de tension et d'attente typiques d'un match, pour avoir représenté une pauvreté digne qui ne trébuche jamais dans l'évidence, dans l’écœurant.

Pour des recentions complètes je vous renvoie aux links suivants:

au fantastique blog Seven Impossible Things Before Breakfast: http://blaine.org/sevenimpossiblethings/?p=1931, où vous trouverez des des merveilleuses images et une interview de l'auteur. Ici vous pouvez trouver un interview avec l'illustrateur.

au blog Social Justice Literature for the Elementary Classroom http://2009bookclubblog.blogspot.com/2010/02/goal-by-mina-javaherbin.html

et, pour terminer, au blog Bookends http://bookends.booklistonline.com/2010/06/23/goal-by-mina-javaherbin/

Ici en bas les links aux sites de:

Mina Javaherbin (Auteur) http://minajavaherbin.com/
A.G. Ford (Illustrateur) site http://www.agfordillustration.com/  et blog http://agford.blogspot.com/


Je dois avouer que moi aussi, enfant, j'ai connu la ferveur du supporter: c'était 1982, nous venons de gagner les mondiales et Sandro Pertini* était le supporteur le plus grand. Je me souviens avoir dansé et hurlé jusqu'à rester à bout de souffle, je ne savais pas exactement pourquoi, la sensation était plutôt celle d'être possédée par quelques étranges esprits sauvages, je me sentais comme le paratonnerre de l'excitation générale... en tout cas je garde mémoire d'une sensation positive, libératoire, presque salvatrice.




*Président d'Italie et partisan pendant la Deuxième Guerre Mondiale.