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mercredi 24 juin 2009

Marcos Ana


J'ai commencé à tenir ce Blog il y a seulement quelques jours et déjà je décampe vers un auteur qui n'écrit pas exactement pour enfants. J'ai choisi tout de même de vous parler de ce poète car chacun devrait le lire, même les enfants. Ce n'est pas seulement parce que je veux vous en parler ou car c'est mon plaisir d'en vous parler, c'est aussi pour devoir civile dans le plus haute sens de ce terme que je le fais.

Marcos Ana (au siècle Fernando Macarro Castillo) est un héros de temps qui nous paraissent désormais lointains. Avec ses presque quattre-vingt-dix ans et son allure incertaine, Marcos Ana a l'habilité singulière de désarmer et de toucher avec des mots simples et ouverts. Pour ceux qui ne connaissent pas encore son histoire je résumerai en disant qu'il fut prisonnier politique, sous la dictature de Franco, pour vingt-trois ans: il fût emprisonné à l'âge de dix-huit ans, il en sortit à plus de quarante. Il soufra tortures de tout type, les plus cruelles imaginables, mais son esprit indompté et coriace l'aida à survivre à toute cette horreur. L'entendre parler est l'expérience plus touchante d'une vie, car avec une calme résolue il ne nous permet pas d'oublier que la liberté est la chose la plus importante que nous avons.

Dans des époques de léthargie comme celle que nous vivons, il est probable que des messages comme celui de M. Ana étaient réglés avec un biais sourire de suffisance, cependant parmi les plus j'espère qu'il y aura toujours quelqu'un prêt à cueillir ce message, à le rendre sien, en le défendant de l'oubli.

Je cite, ci dessous, deux brèves pièces que l'auteur à mis dans son autobiographie récemment éditée par Crocetti Editeur: "Ditemi com'è un albero - Memorie della prigione e della vita", http://www.crocettieditore.com/, un petit chef-d'oeuvre que je vous conseille avec chaleur. Je m'excuse si je ne fais pas la traduction en français mais mon habilité linguistique (inhabilité plutôt) ne me permet pas de faire un bon travail, je suis certaine que vous pourrez trouver des bonnes traductions sur le net. Une petite nouvelle: il paraît que le metteur en scène Pedro Almodovar a acheté les droits cinématographiques de ce livre pour en faire un film.



LA MIA CASA E IL MIO CUORE
(sogno di libertà)

Se un giorno tornerò alla vita
la mia casa non avrà chiavi:
sempre aperta, come il mare,
il sole e l'aria.

Che entrino la notte e il giorno,
la pioggia azzurra, la sera,
il pane rosso dell'aurora;
la luna, mia dolce amante.

Che l'amicizia non trattenga
il passo sulla soglia,
né la rondine il volo,
né l'amore le labbra. Nessuno.

La mia casa e il mio cuore
mai chiusi: che passino
gli uccelli, gli amici,
e il sole e l'aria.
LA VITA

Ditemi com'è un albero.
Ditemi il canto del fiume
quando si copre di uccelli.

Parlatemi del mare. Parlatemi
del vasto odore della campagna.
Delle stelle. Dell'aria.
Recitatemi un orizzonte
senza serratura né chiavi
come la capanna di un povero.

Ditemi com'è il bacio
di una donna. Datemi il nome
dell'amore: non lo ricordo.

Profumano ancora le notti
d'innamorati con tremiti
di passione sotto la luna?

O resta solo questa fossa,
la luce di una serratura
e la canzone delle mie lapidi?

Ventidue anni... Già dimentico
la dimensione delle cose,
il loro colore, il loro profuno... Scrivo
alla cieca: "il mare, "la campagna"...
Dico "bosco" e ho perduto
la geometria dell'albero.

Parlo per parlare di argomenti
che gli anni mi hanno cancellato.
(Non posso continuare: sento
i passi del funzionario).

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